Les Racines du chaos - Tome 1 - Lux

Synopsis Auteurs de l'album remarqué Les Serpents aveugles, Cava et Seguí renouent avec le thriller mâtiné de géopolitique. Après la Guerre d'Espagne, ils s'intéressent cette fois à la Guerre froide et nous entraînent du côté de Londres, à l'aube des années 50, dans un récit palpitant en deux volets qui remonte aux origines de la guerre en ex-Yougoslavie.

A Londres, au début des années 50, un homme apprend que sa mère vient d'être renversée par une voiture avant de décéder. Cet homme s'appelle Alexander. D'origine yougoslave, il est chimiste à Scotland Yard, un travail routinier dont il s'acquitte avec sérieux et modestie. Le plus étrange, c'est que sa mère n'aurait jamais dû se trouver sur les lieux de l'accident. Elle aurait dû être dans la chambre de la résidence pour personnes âgées dont elle ne sort jamais en raison de ses problèmes de santé. En menant l'enquête pour son propre compte, Alexander s'aperçoit que de nombreuses zones d'ombre restent à élucider. Qui était cet homme mystérieux qui rendait régulièrement visite à sa mère en changeant à chaque fois d'apparence ? Que signifient ces cartes postales envoyées de Majorque, sur lesquelles ne figure pas une seule ligne de texte ? De retour à son domicile, il est agressé par un homme qui lui laisse penser que cette femme, derrière les apparences peut-être trompeuses d'une vie sans histoires, aurait été impliquée dans une activité politique clandestine dont elle ne lui a jamais parlé. Après tout, l'époque est à la guerre froide et à l'opposition entre les deux blocs. Et l'on ne connaît jamais vraiment ceux qui nous entourent, même si l'on est persuadé du contraire. Les racines du chaos navigue au cour de cette période troublée qui, dans les années d'après-guerre, dressa l'un contre l'autre le monde communiste et l'occident. Entre espionnage et géopolitique, l'album remonte aux racines de ce qui deviendra, près de quarante ans plus tard et après la mort de Tito, la guerre en ex-Yougoslavie. On se laisse prendre avec plaisir à l'intrigue subtile qu'échafaude Cava, l'une des grandes figures de la BD espagnole et, au-delà, de la culture ibérique. Tour à tour scénariste, critique littéraire, professeur d'université et auteur de livres, il fut l'un des pionniers de la bande dessinée politique sous la dictature de Franco. Son scénario est mis en valeur par le graphisme de Bartolomé Seguí, qui fait revivre le Londres d'après-guerre plongé dans le fog, ce redoutable brouillard qui englue les choses et les êtres, donnant à ce thriller une dimension d'autant plus inquiétante. L'ambiance du récit oscille ainsi entre le jour et la nuit, entre une fausse quiétude et une véritable intranquillité, tout comme les personnages qui gravitent autour d'Alexander pratiquent volontiers, en espions consciencieux, le double langage et la duplicité. Cava et Seguí nous avaient déjà enchantés avec Les Serpents aveugles, polar rehaussé d'une intrigue politique, à la manière de ces Racines du chaos, et qui mettait en scène une opposition entre communistes et franquistes de New York à l'Espagne. La narration de Cava est d'une densité remarquable sans jamais se montrer pesante - il n'y a guère qu'un passage du récit où le propos didactique du scénariste risque de perdre le lecteur dans les méandres des situations politiques, parfois confuses, propres aux pays des Balkans. Elle possède aussi une authentique dimension littéraire qui fait toute la qualité de ce thriller en deux volets, dont on attend le dénouement avec impatience.

Mars 1953. Alexander marche dans les rues de Londres. À sa main, une sacoche contenant la bombe qu'il va jeter sur le maréchal Tito, lequel effectue une visite controversée en Grande-Bretagne. L'histoire d'Alexandre commence quelque mois plus tôt, quand sa mère, renversée par une voiture, est tuée sur le coup. Décidé à comprendre comment, alors qu'elle était internée dans une institution pour vieilles personnes perdant la tête, elle a pu se retrouver si loin de chez elle, Alexander est pris dans un engrenage terrible qui le voit aux prises avec les services secrets britanniques et des royalistes serbes, un engrenage qui le pousse à se rendre sur l'île de Majorque pour, finalement, se retrouver quelques mois plus tard sur les quais de la Tamise, une bombe à la main...

Mars 1953. La guerre froide bat son plein. Alex, anonyme citoyen britannique d'origine yougoslave. est projeté du jour au lendemain au coeur d'une machination visant à éliminer le maréchal Tito. Son rôle véritable ? Par qui est-il manipulé ? Alex, emporté par le tumulte de l'histoire, cherche à comprendre. et à survivre...