Critique de la raison pratique
FLAMMARION
2003
Synopsis
" La loi morale est sainte (inviolable). L'homme est sans doute très éloigné de la sainteté, mais il faut que l'humanité dans sa personne soit sainte pour lui. Dans la création tout entière, tout ce que l'on veut, et ce sur quoi on a quelque pouvoir, peut aussi être employé simplement comme moyen ; l'homme seul, et avec lui toute créature raisonnable, est fin en soi-même. Il est, en effet, grâce à l'autonomie de sa liberté, le sujet de la loi morale, laquelle est sainte.
C'est précisément en raison de cette liberté que toute volonté, même la volonté propre à chaque personne et dirigée sur elle-même, est bornée par la condition de l'accord avec l'autonomie de l'être raisonnable, à savoir de ne le soumettre à aucune intention qui ne serait pas possible suivant une loi pouvant trouver sa source dans le sujet même qui pâtit, et donc de ne l'utiliser jamais simplement comme moyen, mais en même temps en lui-même comme une fin.
Cette condition, à bon droit, s'impose, pour nous, même à la volonté divine relativement aux êtres raisonnables dans le monde, en tant qu'il s'agit de ses créatures, parce qu'elle repose sur la personnalité de ceux-ci, par laquelle seule ils sont des fins en soi. "
Quelle est l'origine de la morale ? Les sociologues font de l'obligation morale l'intériorisation d'une contrainte sociale. Mais comment expliquer que des normes imposées par la famille ou la société soient reprises par l'individu et érigées en lui sous forme de devoirs ? Aucune volonté extérieure ne peut obliger quelqu'un en son for intérieur. La société et autrui peuvent contraindre mais ne sauraient obliger en conscience. La thèse de la genèse sociale du sentiment moral se heurte donc à une sérieuse difficulté que la Critique de la raison pratique (1788) résout magistralement : je ne peux me sentir obligé que par ma propre volonté. Le devoir est une loi qui s'impose à la conscience du sujet "parce qu'elle est issue de sa volonté". La conscience morale est ainsi l'expression du pouvoir législateur de la volonté sur elle-même, ce que Kant appelle la liberté ou encore "autonomie". Structure intime de la conscience humaine, la loi est morale avant d'être sociale ou religieuse. Un grand texte, dense et profond, à lire et à relire. --Paul Klein
Spécifications
Auteur |
Kant, Emmanuel |
Editeur |
FLAMMARION |
Année |
2003 |
Format |
poche |
Volume |
1 |
ISBN-13 |
9782080710901 |
ISBN-10 |
2080710907 |
Réf. interne |
458959 |
Commentaire |
473 pages |
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